Les Thermes de Cilaos.

Établissement thermal Irénée Accot.

Deux sources d’eau minérale naturelles alimentent l’établissement thermal : La source Véronique et la source Irénée. Les eaux thermales de ces sources captées en profondeur afin de conserver leur pureté appartiennent à la catégorie des eaux carbo-gazeuzes à dominance bicarbonatée sodique magnésienne et calcique, légèrement sulfatées, très ferrugineuses et très faiblement radioactives. Leur minéralisation totale est comprise entre 1 200 et 1 700 mg/l. Cette minéralisation élevée résulte de plusieurs héritages cumulés au cours de la traversée des couches profondes de la terre.

Cette composition leur vaut d’être recommandée officiellement dans la prévention et le traitement des affections suivantes :
Rhumatologie et séquelles de traumatisme ostéo-articulaires.
– Maladies de l’appareil digestif et maladies métaboliques.

La source « Véronique » réservée aux cures de boisson jaillit à 31o C avec un débit de 11 000 litres/heure.

La source « Irénée » réservée aux soins externes jaillit à 37o C avec un débit de 7 000 litres/heure.

Histoires des sources de Cilaos.

L’existence des sources thermales de Cilaos était probablement connue des Noirs marron réfugiés dans le cirque au 18ème siècle.

D’après le géographe Defos du Rau, on commence à parler des sources de la rive droite du Bras des Étangs en 1816. En mission pour le gouverneur Milius, Bréon, naturaliste du Roi et directeur du jardin colonial de Saint-Denis, et Sénac, médecin à Saint-Louis, les localisent exactement en 1819. Des échantillons sont prélevés et envoyés en France pour analyse. Les résultats de Vauquelin et Alibert sont communiqués dans le Dictionnaire des Sciences Médicales de 1829.

En 1826, le directeur de l’Intérieur, Betting de Lancastel s’enquiert des possibilités de leur exploitation et dans les années qui suivent les premiers baigneurs apparaissent dans le cirque.

Le décret colonial du 2 septembre 1840 concernant les terres du domaine situées à Cilaos décide que les eaux minérales et thermales, ainsi que les terres qui les avoisinent, ne peuvent être concédées et restent propriétés du domaine.

Le premier établissement thermal est des plus rudimentaires : six baignoires naturelles creusées dans le lit de la ravine, où les sources chaudes sourdent à une température variable d’un bassin à l’autre ( de 32 à 38°5, suivant les saisons et les auteurs ). L’eau y est renouvelée après chaque bain. Assez vastes pour contenir une famille entière, les piscines sont couvertes d’un toit de paille, séparées par des cloisons de paille et fermées par un rideau que le baigneur doit apporter avec lui. Seul mobilier disponible : un escabeau de bois et une barre transversale pour y suspendre les habits.

A distance des bains, les malades disposent de trois buvettes : une d’eau chaude à 38° très fréquentée, une à 29° 5 derrière les baignoires, et une plus froide ( entre 20° et 25° ) située sur la rive gauche et en amont des thermes, négligée par les curistes, en dépit de ses qualités digestives, toniques et fortifiantes recommandées par le Docteur Jean-Marie Mac-Auliffe.

Les visiteurs n’ont, au début, d’autre choix que de loger chez l’habitant réputé pour sa grande hospitalité. Puis des logements en bois sont construits à proximité et peuvent accueillir, en 1863, jusqu’à cinquante personnes. Avec la hausse de fréquentation, des améliorations y sont apportées, afin de mieux satisfaire le besoin de confort des baigneurs.

Les touristes plus aisés, généralement des bourgeois créoles de Saint-Denis ou de Saint-Paul, sont soit hébergés à l’hôtel ouvert depuis les années 1870, soit ils disposent d’une résidence de « changement d’air », en vue de se refaire une santé sous les effets favorables du climat d’altitude.

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